Résumé :
Dans le contexte de la conservation des ressources naturelles et face à la croissance du tourisme international, les sites naturels sont portés par le développement économique du secteur touristique, l’écotourisme qui est une forme de voyage responsable dans les espaces naturels qui contribue à la protection de l’environnement et au bien-être des populations locales (Tardif, 2003). L’écotourisme est en effet présenté comme une forme de tourisme durable écologique favorisant l’environnement, la compréhension, l’appréciation et la conservation (Ecotourisme Association of Australia, 1992). Il fait partie des secteurs à croissance considérable, soit 7 % des exportations totales des biens et services (OMT, 2005).
Le Bénin possède diverses potentialités touristiques et écotouristiques. Les plus exploitées sont entre autres : le Musée da Silva de Porto-Novo, la route de l’esclavage, la Grotte mariale de Dassa, la chute d’eau de Kota, la cascade de Tanougou, les mamelles de Savè, les belvédères de Koussougoingou à Boukoumbé, le parc national de la Pendjari et le parc national du W (Sokpon et al., 2018). Selon le rapport du CES (2010), le Bénin accueille environ 200000 touristes/an moyennant ainsi des recettes estimées à 58 milliards qui contribuent à hauteur de 3% au PIB du pays (Principaud, 2004). Même si la complexité des équilibres naturels et la fragilité des écosystèmes naturels font un consensus sociétal, il n’en reste pas moins vrai que ces écosystèmes sont devenus des sites touristiques incontournables. Les mangroves sont des écosystèmes dynamiques caractéristiques des régions côtières, lagunaires et subtropicales (Giri et al., 2015). Elles présentent un environnement attrayant grâce à la variété incroyable de ses composantes physiques (paysages) et sa composition biologique (faune et flore). Comme partout ailleurs, les mangroves offrent une diversité de produits et services aux populations des régions côtières du Bénin. Et de ce fait, elles sont enclines à plusieurs menaces dont la principale est liée aux activités anthropogéniques. Ces activités se traduisent entre autres par le prélèvement massif du bois énergie, l’expansion des superficies cultivées, l’urbanisation, l’installation des acadja (système traditionnel de capture des poissons), l’utilisation des pesticides et la surexploitation des ressources. A ces éléments s’ajoutent les variations climatiques qui se traduisent par un déficit pluviométrique et une répartition inégale des pluies.