En Afrique subsaharienne, l’autonomisation des femmes est un enjeu crucial pour le développement économique et social. Cependant, l’accès limité des femmes aux ressources fondamentales comme la terre, le financement, l’éducation et la technologie constitue un obstacle majeur à leur autonomisation. Ce reportage explore les défis auxquels les femmes sont confrontées dans leur quête d’égalité et de droits, tout en mettant en lumière des initiatives qui tentent de transformer cette réalité.
Témoignages de femmes en situation de précarité
A Mbodjène dans le département de Mbour au Sénégal, nous rencontrons Amina, une agricultrice de 35 ans, qui lutte pour faire prospérer son exploitation. Sous un soleil de plomb, elle confie les batailles pour le lopin de terre aménagé pour ses activités de maraîchage. « J’ai hérité de cette terre de ma mère, mais je n’en ai pas les droits légaux », explique-t-elle, les yeux pleins de détermination. Comme de nombreuses femmes dans la région, Amina se heurte à des lois coutumières qui favorisent les hommes dans la possession foncière. « Sans terre, je ne peux pas investir, et sans investissement, je ne peux pas améliorer ma situation », a-t-elle ajouté complètement dépitée
Les histoires d’Amina ne sont pas des cas isolés. Selon des études de la Banque mondiale, moins de 15 % des terres agricoles en Afrique subsaharienne sont possédées par des femmes. Une situation qui limite leur capacité à produire et à générer des revenus.
Le financement : un obstacle économique
Plus loin, à quelques encablures les rayons de soleil brillaient à tout éclat. Dans un centre de microfinance à Thiès, la capitale du rail, nous rencontrons Fatou, une jeune entrepreneure. Elle revenait d’une agence de microfinance où elle s’est défendue pour obtenir un prêt mais hélas. Cette énième institution financière n’a pas cédé à sa doléance. Le visage suant, elle nous livre sa mésaventure « Les banques ne m’ont pas fait confiance à cause de ma condition de femme, et j’ai dû me tourner vers des prêteurs informels qui imposent des taux d’intérêt exorbitants”, témoigne-t-elle.
Une étude menée par la Banque mondiale révèle que les femmes entrepreneurs en Afrique subsaharienne ont 30 % moins de chances d’accéder à des crédits que leurs homologues masculins. Ce manque d’accès au financement les empêche de développer leurs entreprises et de contribuer à l’économie locale.
Du point de vue éducation et formation de multiples obstacles se dressent contre les femmes. Tout porte à croire que la société à laquelle elles appartiennent gardent dents contre leurs épanouissements.
Des obstacles à la mobilité sociale
La question de l’éducation est un autre point crucial dans le processus d’autonomisation des femmes. Dans cette localité au sud de Ziguinchor deux ados Mariama et Yousouph se racontent leurs rêves de gamins. A cet âge les ambitions se dessinent. Les yeux plein de rêve, à tour de rôle ils s’adonnent au récit. Ils rêvent de devenir ingénieurs, mais doivent faire face à des défis considérables. “Je veux étudier, mais ma famille préfère que je reste à la maison pour m’occuper de mon petit frère”, explique Mariama, 14 ans.
Les statistiques sont alarmantes : selon l’UNESCO, près de 60 millions de filles en Afrique subsaharienne ne sont pas scolarisées, souvent en raison de mariages précoces, de la pauvreté et de normes culturelles limitantes. Ce manque d’éducation a des répercussions directes sur les opportunités économiques des femmes à l’âge adulte.
L’accès limité des femmes aux ressources en Afrique subsaharienne constitue un obstacle majeur à leur autonomisation économique et sociale. Des témoignages poignants comme ceux d’Amina et Fatou illustrent la réalité quotidienne de millions de femmes dans la région. Cependant, des initiatives stratégiques et des politiques inclusives peuvent contribuer à transformer cette réalité et à ouvrir la voie à un avenir plus équitable. La route vers l’autonomisation des femmes est semée d’embûches, mais avec des efforts concertés, un changement significatif est possible.