Les effets du changement climatique touchent tout le monde. Mais certaines catégories de personnes sont plus vulnérables que d’autres. C’est le cas des femmes qui, en Afrique sont de plus en plus touchées par ce phénomène. Cette situation affecte notamment leur autonomisation économique. Pour en savoir plus, nous avons rencontré Aissata SIDIBE, journaliste reporter et activiste pour le changement climatique.
En tant que journaliste, quel rapport faites-vous entre le changement climatique et l’autonomisation économique des femmes ?
Le changement climatique affecte de manière disproportionnée les femmes, surtout dans les communautés rurales. Ces femmes jouent un rôle crucial dans l’agriculture et la gestion des ressources naturelles, domaines directement impactés par le climat. Par exemple, des phénomènes tels que la sécheresse ou les inondations compromettent les récoltes, augmentant la charge de travail des femmes et réduisant leurs revenus. Cependant, en intégrant les femmes dans les stratégies de lutte contre le changement climatique et en leur donnant accès à des formations et des ressources, on peut renforcer leur résilience et promouvoir leur autonomisation économique. Les femmes peuvent ainsi devenir des agents de changement, en participant activement à des solutions durables comme l’agriculture résiliente au climat ou les énergies renouvelables.
Est-ce que vous posez des actions pour protéger l’environnement et ainsi favoriser l’autonomie économique des femmes ? Comment et pourquoi ?
Oui, je suis activement impliquée dans la protection de l’environnement et la promotion de l’autonomisation économique des femmes. Par le biais de l’Association des Journalistes pour l’Environnement, nous mettons en place des campagnes de sensibilisation et des formations axées sur les pratiques agricoles durables, spécialement adaptées aux femmes. En outre, nous soutenons l’entrepreneuriat vert féminin en offrant des plateformes de communication à travers des émissions, des reportages et des magazines pour promouvoir l’économie verte, la gestion des déchets, la production d’énergie propre, ainsi que d’autres initiatives écologiques. Ces actions sont guidées par la conviction que protéger l’environnement est essentiel pour améliorer les conditions de vie et renforcer l’autonomisation économique des femmes, qui sont souvent en première ligne face aux défis liés au changement climatique.
En quoi la protection de l’environnement peut favoriser l’autonomisation économique des femmes ?
La protection de l’environnement peut favoriser l’autonomisation économique des femmes de plusieurs façons. D’abord, en adoptant des pratiques écologiques, les femmes, particulièrement celles en milieu rural, peuvent améliorer la productivité agricole tout en préservant les ressources naturelles, ce qui augmente leurs revenus et leur sécurité alimentaire. Par exemple, l’agriculture durable et la gestion responsable des ressources en eau peuvent réduire les coûts et améliorer la résilience face aux aléas climatiques.
Ensuite, les initiatives vertes telles que le recyclage, la gestion des déchets, et la production d’énergie renouvelable offrent de nouvelles opportunités d’emploi et d’entrepreneuriat pour les femmes. En s’engageant dans ces secteurs, les femmes peuvent développer des compétences, accéder à des financements, et créer des entreprises, renforçant ainsi leur indépendance financière.
De plus, la protection de l’environnement contribue à un cadre de vie plus sain, ce qui réduit les coûts de santé pour les familles et libère du temps que les femmes peuvent consacrer à des activités génératrices de revenus. Enfin, en étant des leaders dans les initiatives écologiques, les femmes peuvent influencer les politiques locales et nationales, leur donnant une voix et un pouvoir décisionnel accrus dans la société.
Elisabeth Zézé Guilavogui