Dans la plupart des États, on observe une entrée massive des femmes sur le marché du travail. Cette dynamique, qui a souvent entraîné une féminisation des métiers et du salariat, s’explique en grande partie par la progression du niveau d’éducation et la mise en place de nombreuses lois en faveur de l’égalité professionnelle. Cependant, si l’accès au travail est une avancée, le véritable défi réside dans les conditions qui permettent un épanouissement réel. En effet, bien que les femmes représentent aujourd’hui une part essentielle de la population active, elles se retrouvent encore fréquemment désavantagées par rapport aux hommes. Le monde du travail reste marqué par de nouvelles formes d’inégalités, notamment en ce qui concerne les conditions d’emploi et de rémunération, les perspectives de carrière et les retraites.
Les emplois des femmes sont essentiellement informels, précaires et concentrés dans des secteurs économiques spécifiques
Les femmes occupent généralement des emplois moins bien rémunérés et à faible statut. Par exemple, elles sont majoritairement à leur compte, et dans une moindre mesure, elles travaillent comme travailleuse familiale. En milieu urbain, les femmes sont plus nombreuses à travailler à leur propre compte, tandis qu’en milieu rural, elles sont majoritairement employées comme travailleuses familiales. À l’inverse, les femmes sont sous-représentées dans les emplois salariés. Cet écart entre hommes et femmes est particulièrement prononcé dans les zones urbaines, où l’emploi formel est plus courant, avec seulement 19 % de femmes salariées contre 42 % d’hommes. En milieu rural, cet écart reste également significatif, bien que moins marqué (8 % de femmes contre 14 % d’hommes).
Les normes sociales restreignent la liberté des femmes dans le choix de leur emploi
En Côte d’Ivoire, les normes sociales dominantes affirment que les hommes ont le droit de contrôler l’activité économique des femmes. 70 % de la population estime qu’il revient à un homme de décider si une femme peut travailler en dehors du foyer. Ces normes restreignent les options des femmes et contraignent beaucoup d’entre elles à demander l’autorisation avant de travailler. À l’échelle du pays, plus de la moitié des femmes (51 %) déclarent avoir dû obtenir la permission d’un membre de leur foyer ou de leur famille pour exercer leur emploi principal.
Les normes sociales obligent les femmes à assumer l’essentiel des tâches ménagères et des soins non rémunérés
La majorité de la population ivoirienne estime que le rôle principal d’une femme est de s’occuper des enfants et des tâches ménagères et qu’elle doit privilégier son rôle de mère et d’épouse plutôt que sa carrière. Cette pression sociale l’oblige à assumer l’essentiel du travail de soins non rémunérés. Ce qui a des répercussions sur son insertion professionnelle.